Mardi 26 février 2013 à 14:25

http://nurse-tony.cowblog.fr/images/IMG0274.jpg Ma plume court sur le papier encore une fois, expression scripturale du démon intérieur infâme qui m’habite. Celui de la peine, de la douleur, de l’humiliation, celui qui croit utile de pousser le destin à faire plier le peu de tôle de bonheur qui couvre le toit de sa vie.

 

Je n’ai pas confiance en moi, je suis un être putréfié d’un sentiment de solitude immense. Je suis celui qui espère, croit, tente et toujours se prend la branlée que l’amour semble aimer lui donner. Celui qui ne sait aimer qui il faut. Celui qui ne peut se battre sans s’arracher le cœur.

Mon cœur est une faïence ébréchée par les coups du temps, la porcelaine fendue de mon péricarde pisse dans la poitrine qui me sert de centre. Mon centre souffre, mon centre pleure, mais il souhaiterait s’accrocher à rien. Je suis un Apollinaire, perdu au milieu de milles hommes comme lui perdu dans ses milles romances.

Je vais crever seul, d’une maladie émergente et agressive, comme lui. Je vais écrire des tonnes de choses, dans le vide, et n’aurais jamais la reconnaissance que j’ambitionne.

Mon cœur veut s’accrocher, mon cerveau lui hurle de ne pas se jeter dans ce lac de souffrance qui l’attendent. Mon cerveau est raisonnable, mon cerveau me crie que je dois cesser de m’accrocher à lui, il s’adresse à moi d’une petite voix fluette qui couvrent à peine les appels désespérés de mon cœur en mal d’amour.

Encore un chagrin d’amour, un de plus.

Je vais me concentrer sur l’Allemand et vider mon cœur de tout son irraisonnable être.
 

Lundi 18 février 2013 à 12:45

Alors même que j'étais parti pour lui mettre un lapin, j'ai pris le train pour Nice. Ce gars, je ne le connais pas, j'ai échangé quelques messages avec lui sur internet, il a l'air sympa mais il me fait pas grandement rêver, et puis j'suis casanier. Mais bon j'y suis quand même allé. C'était samedi vers 16h30. On s'est retrouvé devant le Sephora de l'avenue Jean Médecin. J'ai vu débarquer un grand machin, 1m94 au garrot, des lunettes de soleil Prada posée sur le nez, les cheveux blonds nordiques. Bref, un teuton, un boche, un germanique, un nazi quoi (vision réductrice de l’étranger entraînée par la fatigue et la flemme). Cela dit, il avait l’air charmant, il m’a sorti ce sourire de je ne sais où, quelque part entre un pub pour dentifrice bas de gamme et le smile qu’on essaie de te faire croire que tu l’auras dans les Bar à dents, fantastiques institut où te bombarde les chicots d’UVB pour qu’ils blanchissent.

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Un beau sourire.

J’ai sorti mon plus bel atout, mon sourire à moi, c’est ce qui fait rêver chez moi en général. J’ai hérité ce sourire de ma mère, des dents blanches et bien alignées, un sourire trop large qui fend mon visage et me donne un air mesquin et malicieux, peut-être même coquin. Bref, l’entièrement de mon modeste narcissisme exacerbé s’est exprimé pour charmer la mule.

Les premiers mots qui sont sortis de sa bouche était en Anglais, c’est la langue dans laquelle nous avons dû échanger, mon Allemand étant totalement inexistant, son français étant un peu hasardeux bien que correct. Il a parlé un anglais presque parfait, avec un léger accent qui lui donne un air fier et puissant. Un viking quoi.

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Nous avons bu un café, le courant est passé, il a d l’humour, il est plus beau sans ses lunettes, le soleil fait briller ses cheveux blonds et sublime la couleur du vin blanc que contient la bouteille que l’on attaque à grands goulées.

Il vit à Nice, et travaille comme chef-cuisinier pour un milliardaire russe dont je tairais le nom mais qui détient bien 4 Yacht. L’un de ceux-ci mesure 115m et emploie mon teuton.

Après un coup de fil en gerbage de sons dissonants et étranges (en allemand quoi), il m’a proposé qu’on aille au restaurant, avec ses potes allemands qui sont venus lui rendre visite. Nous passons chez lui, descendons une bouteille de « Champagne Allemand », étrangeté s’il en est, goûteuse et rivalisant avec certains des meilleurs champagnes rosés que j’ai pu porter à mes lèvres jusqu’à l’instant. Ma tête commence à tourner légèrement, je ris plus facilement, mon anglais devient plus fluide, je suis moins timide, on flirte un peu, sans exagéré, puis on repart rapidement retrouver ses amis nazis.

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Les autres nazis sont deux pédales profondément sympathique et extravagamment douée pour la répartie, la rhétorique, le franc-parler, l’humour. L’un des nazis est arabe, l’autre est juif. Nous conversons en anglais, afin que je puisse comprendre quand ils parlent entre eux. Ce ne sont pas vraiment des boches. En fait, ils sont Suisse Allemand, l’un vit à Bern et travaille dans l’hôtellerie, l’autre à Bâle, dans les Ressources Humaines.

On se marre beaucoup, en mangeant dans un restaurant où nous croisons un certain Monsieur Estrosi, maire de Nice et ancien ministre. Mon accent très british intrigue et les amène à remarquer tous mes tics de langage. L’Anglais anglais n’est plus l’anglais de référence chez les moins de 30 ans. L’américain des séries télévisées largement diffusés par le streaming internet a pris le pas, la langue des canards devenant standard devant le standard.

J’ai choisi d’arrêter de fumer samedi matin. Les muscles de mon corps se crispent progressivement au fil des litres d’alcool que nous ingurgitons avec délectation (un Chablis grand cru arrose d’excellents plats de fruits de mer italiens). L’envie me dérangera tellement dans le bar suivant (vodka-redbull, quand tu nous tiens), que je craquerais pour une petite cigarette qui sera ma dernière. Après un petit moment, nous avons rejoins une boîte gay de Nice, où j’ai perdu le contrôle sur ma consommation d’alcool, le « vodka-champêche » à couler à grands flots dans mon tube digestif. Je n’ai plus peur de rien, je lui roule des pallots d’un autre monde, nous quittons le night-club à 3h du matin.

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La passion charnelle ne s’est pas fait attendre. Après avoir pris congé des boches, nous avons rejoint l’appartement du viking. Nos corps se sont entrelacés, une sorte de monstre immense a quitté son caleçon. Jamais vu un engin pareil, ma main n’en faisait pas le tour. J’ai pris ce machin dans le cul, je ne sais vraiment pas comment j’ai tenu. Mais j’ai adoré, il a adoré, c’était un mélange de bestialité et de tendresse, une sorte de vicieuse vertu nous poussant dans un pêché salvateur.

Après une nuit de « cuddles », nous avons remis le couvert avant de nous lever pour rejoindre ces amis en ville, prendre un café… puis un rosé. Nous avons été rejoints par un autre jeune français qui faisait de l’œil au suisse rebeu. Un étudiant en Sciences politique, sympathique, avec un humour qui ne m’a pas déplut. Nous avons continué à échanger en anglais, mais nous avons tout de même échangé quelques mots en français. Quand on parle une langue étrangère, même « fluently », il arrive que des mots soit tout de même difficile à trouver, réfléchir pour la construction de phrases correctes est épuisant, bien que plaisant. Le français devient alors cette bouffée d’air qui s’engouffre dans la fournaise d’un appart’ de la Côte d’Azur en pleine canicule. Une sorte de libération qui ne doit durer qu’un court moment afin que le froid ne vienne pas remplacer la chaleur.

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Quand nous avons attaqué la 3 ème bouteille de vin de la journée, en mangeant huîtres et bulots, j’ai senti la fatigue me gagner. Nous avons encore bouger dans quelques bars pour boire l’apéro avant de ramener les fans de gruyère au bus qui les amènerait à l’aéroport quelques minutes plus tard.

La soirée s’est terminé par un repas à deux, des câlins sous la couette, de la tendresse, de l’affection.

Ce matin, il a pris l’avion pour San Diego, où il va reprendre le travail pour 3 mois, avant d’éventuellement rentrer sur Nice pour ses congés d’été.

Nous allons nous revoir, je l’espère, il semble qu’il l’espère aussi. Je vais tenter de garder contact avec cet Arien qui m’a franchement surpris (et bien sûr pris).

Voilà comment 20minutes de train et un simple café  peut vous faire voyager à l’étranger, sens dessus-dessous.

 

Dimanche 23 décembre 2012 à 15:54

 Deux semaines de folies. Aux sens propres et figurés. 

Je suis arrivé en Lorraine, à Wittring, un village de 800 habitants et des poussières, situé à quelques kilomètre de Sarreguemines, petite ville assez morne. Il faisait -7°C, la neige tombait à gros flocons et le paysage était blanc, totalement blanc. Sacré choc, quand tu débarque de Monaco où il faisait 15°C le jour de mon départ.

J'ai démarré un stage dans une Unité pour Malades Difficiles, une unité psychiatrique prenant en charge des patients violents et agressifs, impossibles à prendre en charge dans un service de psychiatrie classique. Autant dire qu'avant de démarrer, j'étais plutôt anxieux.

Que l'on m'attache si je mens, parce que je crois que m'occuper des malades mentaux violents, et bah j'adore ça. Contre toute attente, j'adore la Lorraine, les gens sont tous chaleureux, très accueillant, me donne envie d'avancer, plaisante avec moi. Les patients sont des gens incroyables et s'occuper d'eux est un plaisir, la violence n'intervenant que rarement puisque toute la prise en charge vise à prévenir efficacement celle-ci. 

Alors oui, un patient délirant schizo, c'est perturbant, surtout quand il dort dans son vomi ou qu'il vous dit qu'on a empoisonné sa nourriture avec les excréments d'une autre infirmière, mais on découvre une montagne d'humanité en eux. Et même si les résultats recherchés ne sont pas la guérison, le soin n'en est que lus motivant et intéressant.

Pour ce qui est de la fête, en Lorraine les gens savent s'amuser, rire, picoler bien comme il faut! Et la cuisine locale est splendide! 

Et les garçons dans tout ça?

J'ai rencontré un bel Alsacien vivant dans le village d'à côté. 36 ans, cadre dans l'éducation spécialisé, qui reprend des études pour faire un master de recherche dont l'intitulé m'échappe. Beau mec avec un regard bleu clair profond et un sourire magique, une espèce de coup de coeur qui risque de me manquer quand je quitterais la Lorraine pour de bon. Pour le moment, sans tomber dans un romantisme émétisant ou une bestialité trop crue, il semble savoir comment me prendre, comment me parler, comment communiquer avec moi sans me dégoûter comme c'est si souvent le cas. Il ne semble pas non plus effrayé par moi, ce qui est d'autant plus rare qu'un mec qui me plaît a toujours une raison pour me rejeter comme j'ai toujours une raison pour rejeter les mecs à qui je plaît. 

Encore une histoire qui risque de ne pas durer, distance des habitations obligeant.

Nous verrons, profitons de chaque instant tant qu'il est temps.

Joyeux Noël et Bonnes Fêtes à tous.
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Lundi 26 novembre 2012 à 14:32

http://nurse-tony.cowblog.fr/images/IMG0295.jpgParce qu'une semaine dure 7 jours et pas 5, voilà la suite de ma semaine de merde:

Samedi: Très fatigué, j'ai des sensations de chaleur alors qu'il fait assez froid.

Dimanche: Je me réveille avec 39,5° de fièvre, mes amygdales me fond énormément souffrir, j'ai une grosse angine je le sens. J'ai des frissons extrêmes suivis de bouffer de chaleur, des courbatures dans tout le corps. Le soir je me mets au lit, je ne dormirai qu'une heure cette nuit là. Je souffre atrocement, je n'arrive même pas à avaler ma salive, je frissonne à en devenir fou, plusieurs fois je me jette sous une douche brûlante qui bien entendu, si elle arrête les frissons, ne fait qu'aggraver mon cas en augmentant ma température.

Lundi: A 7 heures du matin, je me lève, reprends une 5 ou 6ème douche et part pour les urgences de Monaco. Je n'attendrai même pas 10 minutes (ça a ses avantages d'être à Monaco, et d'en plus être étudiant infirmier dans l'hôpital). Quand le médecin débarque, elle ausculte le fond de ma gorge avec un abaisse-langue et une lampe torche, genre spéléologie! Et là, du médecin s'exclamer: "Oh pétard, vous avez une énorme Angine bactérienne, c'est impressionnant!!" Résultat, je suis sous corticoïdes, antibiotiques, antalgiques, et leur effet n'est que limité puisque les courbatures sont toujours là, même si moins fortes. Au passage, j'ai pas pu être présent pour mon évaluation d'anglais, ce qui me ace tout droit pour avoir un rattrapage en juillet!! Youpi!

Si ça c'est pas une semaine de merde!

 

Dimanche 25 novembre 2012 à 2:31

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...Plutôt que de passer une semaine aussi merdique. Une véritable semaine de merde, le genre de semaine de merde qui te pourri la vie!!

Lundi: jour férié, j'ai couru 28 km en deux jours, j'ai une tendinite rotulienne, j'ai mal, je boite.

Mardi: Je mets mon thermos d thé au lait dans mon sac avant de partir pour les cours, je suis déjà en retard, je sors de l'immeuble, et remarque que ma chaussure est humide... 50 cL de thé au lait viennent tout juste de se répandre dans mon sac de cours. Toutes mes notes sont trempées. Mon ordi semble normal, juste un peu humide, je l'essuie et arrive en cours avec 30 minutes de retard. Je boîte toujours bien entendu. A 10h, travail de groupe, j'ouvre mon ordinateur, et le démarre, l'écran grésille, clignote, mon ordi est foutu, il s'éteint, je ne parviendrais plus à le rallumer. Pas de bol, le mercredi matin, évaluation pour laquelle je ne suis pas prêt. Je révise jusqu'à deux heures du matin.

Mercredi: je me lève en retard, et arrive juste à temps pour l'évaluation. Elle ne se déroule pas trop mal. Mon ordi ne démarre toujours pas et le jeudi matin, un autre examen nécessite d'avoir accès à un ordinateur. Je décide donc de récupérer mon vieil ordinateur portable, je l'allume, et tente de désinstaller ma version pourrave de Windows en la remplaçant par Linux. Cela m'a pris environ 8h.

Jeudi: je me lève, j'arrive en retard à l'évaluation, je me fais engueuler mais ça passe. Le vieil ordinateur fonctionne, l'éval se passe mal, je pense l'avoir raté. Je boîte toujours. L'après-midi, 4h de cours sur les techniques d'investigation. Un enfer.

Vendredi: Je me réveille avec un mal de ventre insupportable, je suis plié en deux, je suis sous Profénid et on ne m'a pas préscrit d'IPP. Fait chier!  J'arrive avec une demi-heure de retard en cours. Je suis de mauvais humeur. Hier soir, mon second ordinateur a littéralement grillé. Avec odeur de cramé et tout. La journée est longue, travaux de groupe à 32, tout le monde s'engueule et moi je gueule plus fort pour  re-mettre de l'ordre.

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