Dimanche 24 février 2013 à 23:10

 TGIF. Thanks God, It’s Friday.

Revenons sur mes sentiments cette semaine. Le yoyo émotionnel, l’ascenseur du cerveau pétassique de la sotte limbique décortiqué que je suis, l’insuffisance cardiaque du sportif en pleine course. Je n’ai pas était bien stable il faut dire.

Il y a eu mes accès de plaisir avec le teuton pour commencer, les échanges de messages futiles (voir les articles précédents) auxquels j’accorde tant de moi-même à décortiquer, les résultats de mes partiels (j’ai tout validé très largement, avec plus de 16 de moyenne générale), le mal que je couve mais qui ne se déclare pas vraiment (je pense que j’ai la grippe mais que le vaccin m’évite de la déclarer vraiment), les leçons de conduite qui se passent si bien…

Tous les jours en rentrant chez moi, j’ai ressenti une sorte d’oppression, une lassitude. Je suis un haineux de la routine, je ne peux pas rester statique. Hors, après 2 mois passés loin de chez moi entre le stage en Lorraine, Paris, Lyon, le ski dans les Alpes etc., je crois que le retour à la réalité,  l’habitude, au quotidien, m’a abattu.

J’aime ma vie, j’aime les gens qui m’entourent, je m’aime peut-être même un peu moi-même aux milieux de ces Autres, c’est dire.

Alors qu’est-ce qui cloche ?

Je suis actuellement dans un train pour Paris. Même ça c’est trop routinier. Ma vie tourne autour de la même chose, des mêmes choses. J’ai besoin d’air, j’ai besoin d’inspirer à fond, et de vider mes poumons de ce « tout le temps ». Je veux les emplir de « nouveau », « d’aventure », de « lointain », de « putain pourquoi j’ai pas fait ça avant »

Pour pallier au sentiment d’emprisonnement domestique, je fais ce que j’appelle du « jogging de contemplation ». C’est quoi ce machin, et bah c’est assez simple et merdique à vrai dire. Je vais faire mon jogging, et je contemple ce qui m’entoure, je me délecte des paysages qui défilent devant mes yeux, de ces vagues qui remuent une mer vue mille fois, cette même mer si diverse chaque jour passant. Je me régale de ces boules de cotons grises qui envahissent l’azur de mon ciel côtier.  Mon esprit se roule dans un sentiment d’infinie liberté comme je le ferais dans un lit de nuages. Souvent le sourire me vient aux lèvres sans raison, mes yeux se noient dans un étang de douces larmes. Je suis accro à cette sensation de puissance, to this feeling that makes me think I can be whoever I wanna be.

“I am wind a hurricane, the stormy sky and rain,

Whenever I’ll run dry, I’ll flood my own pain,

In between the moments of the man I’ve become

A voice beats through the noise like drums

I can be the Queen that’s inside of me”

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Vendredi 22 février 2013 à 0:31

Jeudi soir ici, Jeudi matin là-bas. Ici c'est Monaco, là-bas c'est San Diego. 
Quatre jours que M.Schneul, mon bosche géant, mon teuton blond,  tente d'installer la gastronomie nazi chez notre ami russe, rentré sur l'un des yachts de son patron pour reprendre son travail de cuistot. J'ai attendu bêtement une nouvelle, je crois que je n'ai pas attendu de nouvelles comme cela depuis des siècles.

Comme une chatte pré-pubère en chaleur, je contrôle l'écran de mon Iphone toutes les 10 minutes, espérant à tout instant recevoir cette notification Facebook qui m'indiquerai qu'il pense à moi. 

Lundi matin, avant qu'il prenne l'avion pour San Diego, j'avais eu droit à un petit texto un peu mollasson : "Merci :) à bientôt... Kiss"
Tiens en l'écrivant j'viens de remarquer les trois petits points. Foutus points de merde! On sait jamais ce que ça veut dire. Mais une chose est sûr, ils ne sont jamais là par hasard.

Mardi matin, il a accepté mon invitation à être ami sur Facebook. Je me suis retenu de lui envoyer un signe, j'veux pas paraître trop envahissant (j'ai l'impression d'être une lycéenne en écrivant tout cela).

Mercredi Matin, il avait liké une de mes photos. A savoir que je reçois les news le matin parce que le décalage horaire transforme mon matin comme sa fin de soirée, c'est à dire que quand je me lève à 7h le mercredi matin, il est 22h mardi soir à San Diego. Mercredi soir j'ai pris mes couilles à pleines mains (enfin mes seins, vue que je parle comme une nana tout juste réglée), et je lui ai écris un message :

"My wednesday is quite finished, yours might just start. How are you doin'?! Are you yet back to work?!"
Pour les non-anglohones: "Mon mercredi s'achève, le tien doit tout juste commencer. Comment vas-tu? As-tu repris le travail?"

Simple, clair,concis, détaché,genre j'te kiff mais j'm'en fous, genre j'suis pitoyable à m'auto-analyser mes messages mais j'continue.

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Jeudi matin, il a répondu!!! Yahou!!

"Hey, congratulations for your exams!!! i'm back at work. soooo tired! but i'm happy to be back. i love my crew and my boat. that weekend with you was just amazing! i didn't expect anything and then it turned out to be wow... kiss from california, Andre :)"

Translation: "Hey, félicitations pour tes exams!! J'ai repris le travail, trop crevé! Mais content d'être de retour. J'adore mon équipe et mon bateau. Ce WE avec toi était juste AMAZING! Je ne m'attendais à grand chose, et il s'est trouvé que c'était WOW... Kiss from California, Andre :)"


Ok? Avouez! Ce "Amazing", Ce "Wow" ces trois putains de "...", ça fait rêver non? 

Je sais que je m'enflamme peut-être, que ce n'est peut-être rien d'autre qu'un WE que l'on oubliera vite, je sais que peut-être que je ne devrait pas m'attacher à ces foutus détails, je sais que je ne devrais pas me satisfaire de ces infos du matin, pour déterminer la taille de mon sourire au lever. Mais je sais que je ne sais pas, je sais juste que tout n'est que "peut-être pas".

Mais si c'était un "pourquoi pas?" Et si j'essayais de l'avoir pour moi celui-là? Et si je me battais pour une fois?

Oui, cette fois je vais me bouger le cul, et celui-là je l'aurais pour moi, ce beau gosse sera mon beau gosse.

Marre de les laisser me passer sous le nez, les uns après les autres sans résistance, marre d'en voir passer qui ne m'intéresse pas. Celui-là, j'ai trois mois pour apprendre à lui montrer, en quelques mots par jour, qui je suis vraiment, et à quel point il a besoin de moi, à quel point j'aurais un jour besoin de lui, à quel point un nous, serait beau et sublime. A quel point je suis fou d'y croire.

Je vais  prendre un risque, je vais investir dans ma vie sentimentale, au détriment peut-être, en cas d'échec, de ma santé mentale. Mais sans risque il n'y pas de succès. 

J'ai arrêté de me planter dans les études, dans les relations familiales, j'ai arrêté de fumer, j'ai arrêté de manger que des cochonneries et de grignoter entre les repas, j'ai arrêté de lézarder plutôt que de faire du sport, j'ai arrêter de croire que le travail ne paye pas, j'ai arrêté de croire que j'étais incapable de réussir. 

J'ai compris que je peux réussir partout. L'amour est le seul endroit où je n'arrête pas d'être un perdant. Mais un perdant c'est un feignant. Je veux réussir et j'y travaillerais. Je crois que j'ai le Coup de Foudre. 

En espérant que la chute ne sera pas trop dure. Et que je n'aurais pas encore une fois, honte de mon sentimentalisme, en relisant tout cela dans quelques mois.

Mercredi 30 janvier 2013 à 15:45

http://sphotos-b.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-ash3/p206x206/541669_395793373842539_2077819762_n.jpg Le paysage de noir et de blanc laissait doucement place aux nuances grisâtres d’une Île-de-France s’approchant à grand pas. Un défilement accéléré d’images de natures façonnées par l’homme : Eoliennes au loin, champs gelés semblables à des parterres en jachère, résidus forestiers bien piteux dans leur état, cadavres neigeux salis par un mélange de terres chiardes et chiasseuses…

Point défilement n’est aussi beau que la traversée d’une hideur naturo-humaine par un Train à Grande Vitesse. Des années de bons et loyaux services en ont fait mon bastion, mon autre chez moi, celui qui m’emmène de mon habitat à mon lieu de vie, de mon domicile à mon cocon, de mes familles à moi-même, l’autoroute de ma vie.

La France est mon endroit, ma maison personnelle. Les trains sont les pieds qui me permettent de changer de pièces que sont les villes. Chaque gare est la porte de ma chambre, de mon salon, de ma salle de bain… Quand on me demande d’où je viens, je me plais souvent à répondre : « de France ».

A quoi bon chercher, à 21 ans, j’ai déjà vécu ou séjourné longuement dans plus de 8 villes, j’ai déménagé 13 fois, et le nombre de cités qui m’ont vu passer dépasse mes capacités de calcul. Quant aux communes que j’ai eues ou ai encore projet d’investir, elles sont innombrables. J’ai la bougeotte, une curiosité sans égal a élu résidence dans mon âme. Chaque jour, j’espère apprendre, découvrir, rencontrer, partager. Je crois assumer pleinement le fait que je ne serais rien sans l’AUTRE.

D’aucun disait que « l’Enfer c’est les autres », à huis-clos je vous dirais que l’Enfer c’est moi-même et que les autres sont mon paradis, mon Eden de la multiplicité et de la différence. Qu’il soit avenant, sympathique, amical, mauvais, aigri ou malpoli, l’AUTRE me ravi, m’emplit, m’enseigne. Mais l’AUTRE ne me possède pas et je ne dois pas chercher  à le posséder. Je l’aperçois, l’observe, je profite de sa présence d’esprit, de la présence de son esprit aux côtés du mien. J’aime qu’il contribue à me façonner, j’aime qu’il bouscule les certitudes d’un « habitus » qui me construit, comme un coup de masse dans le mortier qui cimente le mur de briques de mon moi-social, de mon moi-profond.

Malheureusement, dans un bonheur soudain, il m’arrive de m’attacher à l’un de ces Autres. La symbiose se rompt. Je voudrais posséder. Il n’y a plus « moi et l’AUTRE », il y a « moi, lui et ces autres ».

Mais qu’est-ce que ce sentiment d’attachement, cette émotion qui bouillonne quand je voudrais refroidir ?

La réponse ubiquitaire  à toutes les questions sur le sens de l’attachement serait selon moi la suivante : S’attacher, c’est avoir peur de perdre l’autre.

Il n’est donc clairement rien de plus vicieux. L’attachement procure joies et sourires, rires et passions, charnelles ou non. Mais quoi de plus sale qu’un bonheur bâti sur la peur, qu’un bonheur qui engendre la peur ? D’ailleurs, le bonheur né-t-il du mal ou l’engendre-t-il ?

Alors maintenant que l’attachement à cet autre, à ce Lui, a de nouveau perturbé la synergie de mon existence, que dois-je faire ? Dois-je me battre pour quelque chose de vraisemblablement hors d’atteinte ? Cela ne serait-il pas un nouveau moyen de fatiguer mon âme fraîchement cicatrisée ? N’y aurait-il pas une forme de masochisme égoïste dans cette inéluctable recherche du bien-être qui semble m’animer ?

Je suis intimement convaincu que le bonheur ne vient pas seul, mais je suis tout autant persuadé qu’on ne le trouve pas en le cherchant. Car le bonheur, nous l’avons déjà tous trouvé, il est là, autour de nous. Encore faut-il que j’apprenne à m’en rendre compte et à m’en satisfaire. Douce utopie de mon âme paumée.

Mon esprit converse constamment avec lui-même. Dans un but obscur, il me pose mille questions auxquelles je tente de répondre. Le délire qui m’anime me fait rire de son rationalisme.

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Mardi 11 décembre 2012 à 15:02

Le 07/12/12
Me voilà sur la route (enfin sur les rails) ! Je gratte de ma plume (je tape sur mon clavier) cette page blanche (cet écran Microsoft Word blanc) afin de tenter une fois de plus de remplir ce blog d’un eu de moi-même. Un peu de ce que je suis à un instant t. L’instant ici, c’est le TGV Marseille-Paris, qui m’entraîne jusque chez mes parents pour le week-end, avant qu’un nouveau train me prenne Dimanche en direction de Sarreguemines !

 

Mon périple a donc commencé aujourd’hui avec le remplissage de ma valise ! Y a de quoi flippé tant les coutures semblent prêtes de craquer. J’ai la fâcheuse tendance à toujours vouloir prendre trop de fringues, dans un seul but : celui d’avoir du choix. J’aime pouvoir hésité devant ma valise et choisir le t-shirt blanc plutôt que le bleu parce que le rouge va pas avec mon pantalon ! Société de consommation qui m’a forgé depuis le plus jeune âge, je veux tout, tout de suite et je veux pouvoir choisir à chaque instant. Ca me perdra.

Mon stage à Sarreguemines en Unité psychiatrique pour Malades Difficiles va donc commencer Lundi à 9h du matin. Je suis toujours autant dans le vague vis-à-vis du moyen de transort qui m’emmènera chaque jour de chez la famille où je loge et l’hôpital lui-même. Le plan initialement prévu est tombé à l’eau quand mon chauffeur précédemment attitré a fait une mauvaise chute et s’est brisé un ou deux petits os du pied.  Un plâtre peut empêcher de conduire…

J’ai longtemps pensé au vélo, mais vu la quantité de neige et de verglas qu’il y a sur place, l’idée s’est vite révélée utopiste. Pour le bus, j’ai appris que la neige les empêche parfois de circuler. Quant aux trains, ils sont ma dernière véritable ressource bien qu’il ne puisse me permettre d’arrivée aux horaires que sont ceux du service, à savoir 6h30-13h30 ou 14h-22h. Toujours le même problème, je dois me faire emmener le matin, ou ramener le soir.

Ma dernière solution réside dans l’équipe soignante présente sur place. J’espère d tout mon cœur qu’une infirmière ou une aide-soignante pourra m’emmener, au moins le matin.

Ce stage semble être un vrai casse-tête ! Quelle idée d’aller se perdre si loin dans le froid, alors que Monaco dispose de services de psychiatrie classiques et tranquilles…

L’aventure, la soif de savoir, de découvrir, de connaître, d’explorer, d rencontrer de nouvelles personnes, la soif d’apprendre, de voir quelque chose qu’on ne voit nulle part ailleurs. C’est cela qui m’anime, j’ai soif de vivre, je vivrais donc, malgré toutes les difficultés logistiques que cela peut poser.

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Mardi 20 novembre 2012 à 0:43

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Les jours passent et se ressemblent. Je suis lent dans mes actes, j'ai un mal fou à accomplir quoique ce soit, je procrastine constamment. La maladie de Crohn et les hépatites B et C me rendent dingues, j'en vois pas le bout!

Pour passer le temps et me rendre utile: deux choses. Tout d'abord Le premier album de Matthew Raymond-Barker que je soutiens pour son courage, sa détermination et son joli p'tit cul! L'album est en écoute
ici sur Deezer et c'est une vraie tuerie, vraiment!

Deuxième chose utile et bonne action, je cours pour la NO FINISH LINE--> une course se déroulant sur Monaco que l'on peut faire à pied en marchant ou en courant selon l'envie. Le circuit fait 1356m et chaque tour permet à l'association Children And Future de gagner 1euro. J'ai donc couru 27 tours en 3 jours soit près de de 36,5km. Autant vous dire que pour un gars qui a pas fait de jogging depuis près d'un an, c'est comme courir un marathon trois jours d'affilé, mes genoux sont en compote, je souffre à chaque pas et j'entends les cartilages grincer. J'espère ne pas avoir trop poussé.

Pour les envolés psychiatriquements instable et potentiellement métahorique, on repassera quand l'inspiration me guettera à nouveau.

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