Je n’ai pas confiance en moi, je suis un être putréfié d’un sentiment de solitude immense. Je suis celui qui espère, croit, tente et toujours se prend la branlée que l’amour semble aimer lui donner. Celui qui ne sait aimer qui il faut. Celui qui ne peut se battre sans s’arracher le cœur.
Mon cœur est une faïence ébréchée par les coups du temps, la porcelaine fendue de mon péricarde pisse dans la poitrine qui me sert de centre. Mon centre souffre, mon centre pleure, mais il souhaiterait s’accrocher à rien. Je suis un Apollinaire, perdu au milieu de milles hommes comme lui perdu dans ses milles romances.
Je vais crever seul, d’une maladie émergente et agressive, comme lui. Je vais écrire des tonnes de choses, dans le vide, et n’aurais jamais la reconnaissance que j’ambitionne.
Mon cœur veut s’accrocher, mon cerveau lui hurle de ne pas se jeter dans ce lac de souffrance qui l’attendent. Mon cerveau est raisonnable, mon cerveau me crie que je dois cesser de m’accrocher à lui, il s’adresse à moi d’une petite voix fluette qui couvrent à peine les appels désespérés de mon cœur en mal d’amour.
Encore un chagrin d’amour, un de plus.
Je vais me concentrer sur l’Allemand et vider mon cœur de tout son irraisonnable être.