Dimanche 28 octobre 2012 à 23:34

http://nurse-tony.cowblog.fr/images/IMG0289-copie-1.jpgAvoir froid sur le quai d'une gare, en attendant le train, le casque vissé sur la tête, chantant les notes mélancoliques d'un morceau de doom-atmosphérique, l'écharpe Burberry serrée autour du coup, la nuit fraîchement tombé qui jette ses lumières urbaines orangés dans sa noirceur luisante, la brise en lames de couteaux passant à travers le pull de laine tricoté par un petit Chinois ou Philippins et même le bout du nez écarlate. Tout cela a quelque chose de beau, de serein, de calme, d'apaisant.

Malgré l'aspect sordide des choses je commence à me rendre compte que la beauté est dans chaque place, chaque morceau de bois sec ou de béton cassé, chaque chewing-gum collé sur le bitume, chaque fil électrique qui passe dans le ciel comme un fil d'ariane dont on ne connait ni la provenance, ni la destination.

Je ressens la beauté des choses quand d'autres n'y voit que hideur, je ressens leur force quand d'autres n'y voit que faiblesse, j'y ressens du plaisir quand d'autres n'y trouve que le dégoût. Je me sens propre, dans ce sale lieu, plein de sales gens que je n'ai aucune envie de connaître.

J'aime être seul, au milieu des gens. Je ne sais plus qui a dit que l'homme est une île, ma passion pour la philosophie étant proche de l'état de néant, mais je me plaît dans cette idée. Si "l'Enfer, c'est les Autres" j'aime à penser que "le Paradis, c'est moi-même", que le paradis c'est savoir trouvé qui l'on est parmi les autres, savoir trouver sa place d'unité dans la multiplicité.

Le bonheur, mon bonheur, ma solitude, absolue, ma singularité dans la pluralité, ma misanthropie dans ma philanthropie.

Vendredi 26 octobre 2012 à 18:46

...comme un homme d'affaire véreux plein de fric l'aurait fait sur une pute. Mais voilà, l'homme d'affaire, il a beaucoup d'argent, et on a tant en retour, que le froid et l'humidité sont vite dépassés. Cet homme d'affaire c'est ce ciel gris d'octobre, le premier véritable jour de mauvais temps de l'année alors que je termine mon stage avec des commentaires élogieux de tous les professionnels du service.
http://nurse-tony.cowblog.fr/images/IMG0282.jpgEmplie de joie, je suis sorti du service avec pour idée de rentrer rapidement chez moi. Mais la vue de la mer lointaine m'a happé. Je me suis arrêter et cette folie a germé dans ma tête. Il pleut comme vache qui pisse mais je vais marcher longtemps. Plus de deux heures. Sous une pluie battante mais devant une mer calme, je longe les roches abruptes en plein processus d'érosion. Chaque pas m'amène dans des endroits plus beau, plus mélancolique, plus inattendus. 
http://nurse-tony.cowblog.fr/images/IMG0283.jpg Tous ces coins-là, je les connais bien. Seulement, il y a toujours fait un temps d'été quand j'y suis allé, avec un ciel bleu. Mais le costume cravate bleu azur, bien qu'excentrique, s'avère parfois bien peu fashion quand le classicisme du gris et du blanc refait surface, se déchirant sur les bords herbeux de la Pointe des Douaniers de Cap d'Ail.
http://nurse-tony.cowblog.fr/images/IMG0284.jpg Je suis isolé, du bruit des voitures, de la ville, de cette civilisation qui n'arrête pas, qui va trop vite. Je veux profiter de ce son silencieux de gouttes qui frappe les vagues dans un claquement sourd. Arrivé à la pointe ultime de la Pointe, mon regard plonge dans cet horizon grisonnant alors que mes bras s'étendent dans l'espoir d'absorber tout ce bonheur d'être là. Pour je ne sais quelle raison, et pour la deuxième fois ces temps, je suis pris d'une soudaine envie impérieuse d'éjecter mes substances lacrymales.
http://nurse-tony.cowblog.fr/images/IMG0286.jpg Ma gorge est embuée de larmes tandis que mes yeux se serrent. Le soulagement d'un travail qui a payé, le sentiment d'une liberté incompréhensible. Marcher sous la pluie sans équipement, sentir le froid qui traverse chacun de mes os, porter tant bien que mal ces vêtements de lourdeur aqueuse. 
http://nurse-tony.cowblog.fr/images/IMG0285.jpg Ma liberté je ne la gagne pas en me battant avec les autres, je la vie dans la solitude. Car si la liberté s'arrête là où celle des autres commencent, la solution de la liberté absolue n'est-elle pas de purement et simplement supprimer les autres? Alors bien que les meutres puissent être gratifiant, il est totalement stupide de pouvoir penser éliminer la totalité des autres. D'ailleurs, sans l'Enfer, à quoi ressemblerait le paradis? Sans autres, à quoi ressemble la solitude. 
http://nurse-tony.cowblog.fr/images/IMG0287.jpg Ce qui apporte le bonheur de la solitude, c'est qu'on ait pu en décider. Faire un choix nous donne l'illusion de la liberté, c'est ce que le marketing nous poussent constamment à faire. Mais le choix de la solitude, c'est le choix de l'exil momentané, de l'éloignement du social pour plonger seul dans sa prore psyché. "Etre seul avec soi-même" Sensation rare et bienheureuse donc.
http://nurse-tony.cowblog.fr/images/IMG0288.jpg Bref, des litres de joyeuses larmes ayant quitté mes yeux, je me précipite chez moi et me jette sous la pluie brûlante du pommeau, avant d'ingurgiter une tasse entière de thé au lait bien chaud.
 

Samedi 20 octobre 2012 à 19:44

... par mail sans sembler irrespectueux alors qu'on l'est totalement? Comment être un connard littérairement efficace. La réponse c'est ce mail que j'ai envoyé à l'italien en perdition qui m'envoie des mails et des sms de détresse parce que ça fait deux jours que je lui écris pas! J'suis un grand SALOPARD, et vous savez quoi? Ca me plaît!

Je ne m'étendrais pas longtemps dans ce message, mais voilà un semblant de réponse qui sans aucun doute ne te satisfera pas mais qui aura au moins le mérite de te rendre ce qui t'es dû, à savoir une explication. 

A tout réfléchir, il y a une chose qu'il faut que je t’explique, j'ai énormément de mal à me voir dans l'avenir avec qui que ce soit. Le temps passe et chaque homme que je rencontre me laisse un sentiment de perte de contrôle et d'ingérence.

Dans le passé j'ai beaucoup perdu le contrôle des évènements de ma vie, ça m'a mené à des catastrophes dont je ne te donnerais pas les tenants car les aboutissants ne regardent que moi.

Depuis une année environ je retrouve le contrôle de ma vie, je m'y attelle même ardemment et me coupe de tout ce qui peut me faire perdre le contrôle, d'où mes déménagements successifs, mon éloignement de certaines personnes, ma baisse de fréquentations des lieux de fêtes et lieux de consommation de drogue douce ou dure.

Plus j'avance plus je reprend le contrôle de ces flux de vies qui me perturbent. Alors, se mettre en couple avec quelqu'un, pour moi ça signifie bien plus que juste faire confiance l'autre. Ca signifie lâcher du lest, perdre une partie du contrôle. 

Je ne suis pas prêt à le faire. Alors je fuis, la fuite est le meilleur moyen de se défendre contre les incursions de l'inconscient dans le conscient, du ça dans le moi.

Sur ces théories Freudiennes bancales et pourtant si précieuses j'arrêterais donc ma décision.

Je ne suis pas prêt à mener une relation sérieuse avec quiconque et ce dans un temps totalement indéterminé. 

Les instants passés ensemble étaient très agréables, mais je ne peux te pousser à l'espoir en tentant d'en vivre d'autre avec toi.

Passé pour un connard été la solution la plus simple pour que tu m'oublies rapidement, par respect je réponds cependant à ta demande.

Continue à avancer et à aimer la vie comme tu le fait, aucun doute que tu trouveras un homme capable de te rendre la vie belle et douce.

Bonne continuation.


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Jeudi 18 octobre 2012 à 15:31

La semaine s'est vite passée. Comme je vous avez dit, je suis un grand lunatique. L'italien... Bah il me saoule. Les chichis chouchous So Romantic c'est très vite trop, too much,  overdubbed... J'continue à répondre sporadiquement à ses messages en espérant qu'il se lassera vite. Il faut le dire, je n'ai vraiment aucun affect pour la rupture. Cet instant de torture émotionnelle que deux êtres s'imposent, enfin qu'un être impose souvent à l'autre, me sidère. Il ne faut pas croire d'ailleurs que c'est le largué la pauvre victime  chaque fois.  

Celui-ci est même souvent déçu que cette situation de mots hésitants, de phrases mal formulées, d'idée mal amenées, de quiproquos déguisées et souvent de larmes ou de colères. Bref, une vraie torture je le répète. Combien de fois quand un homme se fait jeté ne dit-il pas : " t'aurais pu venir me le dire en face!"  Mais mec!! à quoi ça va servir que je me tape 1 h 30 de train, de métro et de bus, pour venir te voir, te dire un truc qui va pas te plaire et te faire de la peine alors que je peux abréger la souffrance en te le disant par téléphone! A quoi bon s'infliger cette confrontation alors que ça fait pas un mois qu'on se fréquente? (Attention, je ne dis pas, quand on fréquente quelqu'un depuis plusieurs années les choses ne sont pas les mêmes).

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Cela étant dit, je suis personnellement plutôt en forme, bien qu'un rhume de merde tente de me clouer au lit sans y parvenir. Je suis nostalgique d'un certain climat.

Le beau temps, le béton et le bruit de Monaco me rend parfois penseur. J'en suis même pris parfois d'une certaine peine.

Alors hier, quand les nuages gris sont venus couvrir le ciel, que le vent froid a commencé à souffler et que de la neige fondue s'est mise tombé, je me suis assis sur un banc dans le parc du Nouveau Musée National de Monaco, et j'ai regardé la mer se découpant dans l'horizon grisâtre, à travers ces arbres oscillant dans une brise de vert et de noir. Sans aucune raison, je me suis mis à pleurer. Pas des larmes de tristesses, non, des larmes de plénitude. 
J'avais l'impression que j'étais là, au bon moment, au bon endroit, et que rien n'aurait jamais pu me perturber. Je me sentais bien. Je crois que les parcs sont les endroits qui me manquent le plus de ma vie Lyonnaise. On ne peut pas enlever à un Lyonnais son envie d'aller se promener au Parc de la Tête d'Or. Encore moins un matin d'hiver, suivant une nuit neigeuse.
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Il n'est pas plus agréable à vivre qu'une ville bruyante sous la neige. La neige étouffe le son, et installe une sensation de calme et de sérénité qu'on ne retrouvera aucunement dans les stations de ski où les touristes se bousculent. Le silence de la neige me rend heureux. Il me manque. J'aimerais 
le vivre plus souvent, plus longtemps. J'aimerais déménager, dans un pays où la neige tombe, où le ciel est gris, mais chatoie ponctuellement de lumières solaires. J'aimerais prendre mes valises et quitter Monaco, alors même que c'est une ville où je me sens bien. Il me reste encore au minimum deux années avant la fin de mes études. Ensuite, je pourrais prendre mon envol pour un autre état, une autre nation, une autre façon de penser.

Je me sens vivre aujourd'hui, j'aimerais déjà vivre demain.

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Jeudi 11 octobre 2012 à 2:15

 Je me lève à 11h ce matin. Il m'a déjà écrit : "Bonjour" qu'il dit son texto. J'répond.On décide de monter dans le même train afin de se retrouver à Nice en même temps.

Avenue Jean Médecin, Nice Etoile, Place Masséna... Fast food chinois (bon décidément après le McDo hier soir, va falloir que j'lui apprenne ce que c'est de la bonne bouffe!). 

Nous sommes repus, et montons faire le tour du Château de Nice, je n'y étais jamais monté. La vue est splendide. Le blason de Nice est redoré dans mon esprit alors même que je commençais à me dire que cette ville était profondément banale. On passe devant un cascade magnifique. Nous sommes assis à l'ombre d'un arbre, sirotant deux granitas aux citrons tout juste achetées.

http://nurse-tony.cowblog.fr/images/IMG0216.jpgNous nous posons plus tard sur un banc un peu planqué, et nous câlinons à  l'abri des regards. Il fait beau et chaud. J'aime le mois d'Octobre à Nice. J'aime le moi d'Octobre à Nice. Alors que nous marchons, je tends les bras, la tête vers le ciel, tentant d'exposer les cellules de ma peau à la chaleur du soleil et pousse ces mots dans un soupir de plénitude : "Aaaah! J'suis en kiff avec ce soleil!" Il me regarde et me rétorque, les yeux brillants : "Moi jé n'aies pas bésoin du Soléil pourrrr kiffér, jé t'aies à côté dé moi!" 
So Romantic!

Virgin Megastore, prêt à faire chauffer la carte bleu pour des conneries tels que des bannettes de rangements, un superbe calendrier avec des photos de Lyon (ma ville me manque) et un coussin en forme de loup (oui j'achète l'ennemi pour qu'il me serve de coussin!). Arriver en caisse, le voilà pas qu'il s'éloigne avec mon nouvel oreiller pour aller le payer avec sa carte de crédit! Bordel, il fout quoi?

Il arrive, me colle un baiser sur les lèvres et me glisse : Tou lé sait qué c'est un pétit cadeau pourrrr toi!" So Romantic 2! 
http://nurse-tony.cowblog.fr/images/IMG0219.jpgUn tour chez Lush, une vendeuse hors du commun qui a sûrement sniffer ses savons aux parfums naturels tellement de fois que ça lui ait monté au cerveau. J'me suis acheter un masque, si c'est pas "so gay!"
On reprend le train, direction Vintimille, il veut me montrer La Croce Rossa (la Croix-Rouge italienne), là où il travaille comme bénévole. Puis on prend sa voiture et on se perd dans l'arrière pays. Il fait nuit noir, on s'arrête dans un coin sombre, et on commence à pousser le bouchon plus loin. Et là il me dit pas quoi : "jé préfèréré qu'on attende avant dé continouer parce qué jé veux qué notrrrré prémièré fois éllé soit parfaite, et y a rrrien dé mieux qué lé confort d'un lit!" So romantic 3!

On s'est quand même appliquer à se donner envie puis il m'a fait prendre le volant. Juste pour me montrer comment on conduit (j'ai conduit déjà un paquet d'heures en cours ais c'était il y a deux ans, j'ait totalement tout oublié). Après maints calages et multitudes de soubresaut incontrôlés, j'ai réussi à reprendre un peu la voiture en main. Là, nous avons à nouveau échangé, et il m'a ramener à Monaco, chez moi, avant de reprendre la route pour rentrer chez lui.

Dans l'après-midi il m'a demandé : "est-ce qué tou es mon mec ou pas?"... J'crois bien qu'ouais! So Romantic 4!


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